《Le roi fou des hommes-arbres - Aventures des Arbolarbres(FR)》Chapitre 6 - Les aventures à l'auberge

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Oak et sa bande suivirent la trace des plumes, ce qui les mena à un immense convoi de six caravanes munies d’une toile bleue et des rideaux rouges. Les caravanes étaient tirées par des chevaux et transportaient des armures d’acier, du fromage, du pain et des barils de vin. Le convoi complet était mené par un marchand, qui, monté sur un cheval, s’assurait du bon déroulement du voyage.

Dans la partie arrière de la troisième caravane se trouvait un gros coffre. Il était scellé par un cadenas d’acier très résistant.

À la vue d’Oak et de sa bande, le marchand fit signe au convoi de s’arrêter. Le marchand était un jeune homme-arbre de dix-sept ans à l’écorce de chêne ambré, avec une longue coupe de cheveux faits de feuilles rougeâtres et des yeux couleur gris. Pour se garder bien au chaud, il portait une chemise de laine. Rênes à la main, le marchand les salua.

« Bonjour, jeunes gens, vous qui traversez cette route, vous me paraissez un groupe d’aventuriers en recherche de gloire, » dit-il en souriant sournoisement.

Oak fit quelques pas et s’arrêta devant le cheval.

« Tout est vrai, vous avez raison, nous avons un goût pour l’interdit comme vous qui s’aventure sur des chemins peu fréquentés.» Mentit Oak.

Le commerçant lui fit un clin d’œil.

«Ah, j’adore toujours me promener sur les chemins où personne n’ose aller».

Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? C’est louche…. On devrait inspecter ces caravanes…Et ces plumes…

Oak lui retourna son clin d’œil et lui dit d’une voix respectueuse et calme.

«On veut voyager jusqu’à la Navarre et on a besoin d’un endroit pour dormir, vous seriez d’une aide immense si vous pouviez nous transporter jusqu’à l’auberge de Bouleauville»

Le marchand mit ses mains devant lui, paumes ouvertes. Un grand sourire se dessina sur son visage.

«Montez! Je vous amènerai jusqu’à l’auberge, mais il y a un péage de 10 floraux pour chaque personne qui entre dans le carrosse ».

La bande de soldats se répartit en plusieurs groupes et monta dans les différentes caravanes du convoi. Oak et Willow montèrent dans la troisième caravane et tirèrent les rideaux alors que Maple et les autres soldats montèrent dans les autres.

À l’intérieur, Oak et Willow marchèrent sur un tapis fait de lin bleu et prirent place sur des sièges recouverts de cuir rouge. Sur ces sièges se trouvaient des coussins faits en plumes d’oie bleues. Des rideaux faits de lin bleu cloué sur des murs jaunes empêchaient le soleil d’entrer ; ils recouvraient les fenêtres de la caravane. Un tableau représentant une taupe dorée mangeant un ver de terre se trouvait sur le mur juste au-dessus de ces rideaux.

Bizarre, des sièges en cuir et des coussins en plume d’oie. Pourtant, il est interdit de chasser des animaux…. Travaille-t-il pour Xidor ?... Ah, j’ai pas l’énergie de le découvrir…

Oak s’assit sur un fauteuil à côté de Willow.

« Willow, j’vais faire une sieste… garde un œil sur le marchand, il est louche… regarde ces coussins en plumes… » dit-il en collant sa tête sur le coussin.

« T’as raison… il est bien trop aimable… bon sommeil.» Répondit Willow en ouvrant un rideau et une fenêtre pour regarder l’horizon.

Les minutes passèrent, tout était calme; le paysage défilait devant ses yeux. Celui-ci vit les magnifique montagnes miradiennes aux sommets enneigées et il eut une pensée pour les taupes dorées, comment allaient-elles en ce moment de l’année? Elles habitaient tout au long de la grand chaîne de montagnes qui s’étendait d’ouest en est, de la Cantabrie à la Miradie, en passant par la Cèdrerie ( province dont provient Oak). Ces trois provinces du nord formaient la région nordique du royaume de Florestia, Florestia ayant neuf provinces au total, trois autres au centre du pays et trois autres au sud.

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Les taupes étaient reconnues pour être très chanceuses, ayant maîtrisé la magie de la chance. . Elles adoraient les arts et les murs de leurs villes souterraines était ornées de fabuleux portraits et de somptueux tableaux, certains abstraits, d’autres réalistes.

La source de ces magnifiques portraits et tableaux provenait de leur connaissance Poussé en art et en théorie de la probabilité, celles-ci ayant développé des outils afin de fusionner leurs talents innés aux conséquences aléatoires du sort de création d’art.

À l’aide!

Un petit cri d’oiseau, à peine audible et l’odeur du sang tira alors Willow de ses pensées.

S’il te plaît sauve moi. disait faiblement la voix.

Oak ouvrit les yeux et il bondit de son siège.

« Willow, l’entends-tu?»

«Faiblement… Ça provient du fond…»

Ils coururent vers l’arrière de la caravane, tirèrent les rideaux rouges et aperçurent un coffre en cuivre, scellé par un cadenas d’acier très résistant.

« À l’aide!»

L’être vivant criait à l’aide avec véhémence même s’il paraissait détenir peu de forces et être au bord de la mort. Les deux héros se regardèrent et Oak commença à psalmodier quelques sortilèges, s’imaginant brûler le coffre. « Murmures, brûlures, destruction, combustion, flamma aeternam.»

Des flammes apparurent dans la serrure du coffre, la brûlant par l’intérieur en causant un sifflement similaire à celui d’une bouilloire. Peu de temps après, celle-ci explosa et le cylindre d’acier se déboita, permettant aux deux héros d’ouvrir le coffre.

Un gros troglodyte mignon, muni de bras et d’ailes ainsi que d’un plumage brun et des serres acérées se trouvait dans le fond du coffre, sur le métal rugueux. Une petite plaie rouge jonchait son abdomen, traces d’une entaille de couteau.

Oak fronça les sourcils, le visage déformé par la colère. Il dit d’un ton hargneux.

«Oh, un petit aviaire , un homme-oiseau, est-ce que tu crois ce que j’crois?»

« Oui, je crois la même chose» dit Willow, d’un ton aussi hargneux.

Les aviaires étaient une race de créatures intelligentes ressemblant aux oiseaux; on en retrouvait autant de types qu’il y a d’espèces d’oiseaux. Les enfants aviaires ne pesait qu’une trentaine de livres et mesurait une quarantaine de centimètres avec une faible masse musculaire mais les membres adultes pouvait atteindre un poids de plus cent livres avec une masse musculaire phénoménale qui leur permettait de se servir de leurs ailes imposantes.

Leurs soupçons furent confirmés.

« Merci de m’avoir sauvé, je suis Joye, Je fus capturé par ce marchand qui voulait me vendre au Roi Xidor Cèdre, il a donné plusieurs directives secrètes afin d’envoyer des hommes à la chasse de mon peuple. Je ne sais comment mais il a deviné tous nos déplacements; nous étions supposés récupérer de l’obsidienne et des pierres précieuses chez les royaumes des nains; Je vous implore de nous sauver»

Le roi paon, roi de tous les aviaires envoyaient régulièrement des membres de son peuple à l’étranger pour récupérer de l’obsidienne, de la poudre de ciment et des pierres précieuses. Ces ressources ne se trouvait pas à Skyhigh mais servait néanmoins aux architectes et sculpteurs aviaires. Elles entraient dans la composition des statues d’obsidiennes qui faisaient tant la joie des aviaires.

Willow, prit délicatement le petit oiseau dans ses bras et le guida vers l’ouverture de la fenêtre.

« Quel barbare ! Je vous promets de vous aider. Néanmoins, nous devons nous reposer à l’auberge de Bouleauville. Enfuyez-vous.»

«Merci, Si vous venez à Skyhigh, vous serez chaleureusement accueilli, nous vous ferons participer au défi du sac de feuilles.» » répondit l’oiseau.

« Le défi du sac de feuilles, qu’est-ce? Pas une épreuve impossible, j’espère…» lui dit Willow.

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« Oh, une simple tradition pour jauger votre bravoure. Je vous laisse la surprise de le découvrir quand vous viendrez avec vos amis. Mais faites gaffes aux maîtres Griffons , ils sont mauvais perdants.»

« N’est-ce pas déjà héroïque de vous sauver?» lui dit Oak.

« Oui, j’en informerai le roi paon mais je doute que vous échappiez à l’épreuve.» chantonna l’oiseau.

Il fila à travers la fenêtre, vers Skyhigh. Skyhigh était la cité des aviaires, et se dressait sur une île montagneuse., proche des côtes Qitariennes au sud du royaume de Florestia.

La Qitarie était là où habitait le peuple des hommes, réduit à l’état sauvage. C’était une vaste région désertique et frontalière aux trois provinces sud de Florestia, c’est-à-dire le Pocactus, le Buissonver et le Marécages aux Canneberges.

À la vue de l’oiseau qui quittait le nord pour s’aventurer au-delà des provinces du sud, Oak eut une pensée.

Xidor a envoyé des hommes partout pour chasser les animaux. J’dois les convaincre de ne pas l’écouter… J’dois les convaincre que les animaux ont des droits tout comme nous. Mais comment?... Aucune idée, mais on dit que la nuit porte conseil…

Oak et Willow se levèrent et se dirigèrent vers l’avant du carrosse où se trouvaient les sièges.

Alors qu’il marchait, Oak, sûr de lui , lui dit «Demain, on doit convaincre ce marchand de renier Xidor… Quelqu’un d’autre doit l’attendre à l’auberge, nous devons les démasquer afin de découvrir l’itinéraire des chasseurs et d’exposer au peuple la traitrise de Xidor»

« Serait-ce l’aubergiste? C’est un vieil ami de Xidor» demanda Willow

« Aucune idée» répondit Oak, avant de s’assir dans la fauteuil et de commencer à faire la sieste.

Les voyageurs n’arrivèrent qu’à la tombée de la nuit, à Bouleauville, petite bourgade de la Miradie. Dans la petite ville aux maisons en pierre, il y avait une magnifique auberge faite entièrement en bois de chêne rouge avec une imposante cheminée. L’intérieur de l’auberge était composé d’un rez-de-chaussée et de 4 étages qui contenaient chacun seize chambres.

Les soixante-deux compères, dont le marchand, entrèrent dans l’auberge, et mirent les pieds sur le plancher de bois franc. Ils furent accueillis par un couple d’aubergistes nains se tenant derrière le comptoir de chêne rouge en face de la salle à manger. On y retrouvait, six imposantes tables garnies de toutes sortes de plats végétariens. Les serveuses y apportaient des plats en provenance de la cuisine. Une odeur de sauce d’ail et d’oignons en émanait et stimulait l’appétit des convives.

L’aubergiste nain leur dit d’une voix chaleureuse.

« Soyez les bienvenus, chers voyageurs Arbolarbres, sachez que mon peuple vous apprécie depuis fort longtemps, faites comme chez vous, sans vous quereller, bien sûr. Nous ne sommes pas dans un saloon.

Il leur indiqua les deux tables du fond.

«Vous pourrez prendre les tables 5 et 6 qui demeurent vacantes.»

Willow, Oak, Maple et le groupe se dirigèrent vers la table 5 et 6 afin de s’asseoir alors que le marchand s’approcha du comptoir où se trouvait l’aubergiste nain.

Le tenancier attendit d’être hors de portée des oreilles du groupe pour discuter avec marchand . «Venez avec moi dehors pour «vérifier» la marchandise.»

Le marchand et le tenancier quittèrent l’auberge par la porte sous le regard de Jonas et d’Oak.

Bizarre, lui et le marchand vont dehors… Si au moins, j’aurai un animal proche pour les espionner. Si je sors, la femme du nain me repèrera… ah…

Il incanta « Animaux que vous êtes géniaux».

Aucune réponse… Oak avait mal imaginé l’oiseau de feu. Les paroles de son incantation se noyèrent dans le brouhaha des hommes qui conversaient allégrement.

Et merde, j’dois trouver une solution pour le découvrir…

Bredouille, Il s’assit à sa table et commanda des plats végétariens.

Pendant ce temps, le marchand et le tenancier marchaient sur l’herbe verte, sous un ciel nuageux. Ils se dirigeaient vers la partie arrière de la troisième caravane.

Ils entrèrent dans celle-ci, marchèrent sur le tapis de lin bleu et tirèrent les rideaux rouges.

Ils arrivèrent devant un coffre ouvert et vide.

Le nain se tourna vers l’arbolarbre et grimaça de déplaisir « Où est le fameux «colis» que vous nous aviez promis? Je ne le vois pas, m’auriez-vous menti, cher marchand? Vous savez que notre client ne sera pas content de l’apprendre… »

Le marchand regarda le nain, des rides de peurs apparaissant entre ses sourcils.

« Je ne vous ai pas menti, je le jure sur la Bonna Lisi de Monte Pico.»

La mâchoire du nain se serra et ses lèvres se retroussèrent de colère. « Jonas, je ne vous crois pas, où -est-il? Où est l’offrande dédiée à vous savez qui? Vous aviez bien renfermé le coffre j’espère?»

«Oui… je crois l’avoir bien renfermé» répondit—il.

« Vous croyez…! Moi qui pensait que les taupes dorées vous avait bien appris à être vigilant et à deviner les mouvements des oiseaux… on pourrait même croire que leurs «secrets» n'est que du baratin»

Jonas faisait partie des habitants du village de Monte Pico en Cantabrie, une peuplade d’Arbolarbres qui vénérait les taupes dorées et qui leur offrait leur sève magique en échange d’être initié à leurs secrets. Les taupes dépourvus de sève se servaient du sang d’Herbacum afin d’incanter la magie de la chance et avaient avec le temps, développé une grande capacité à prédire le beau et le mauvais temps ainsi que les migrations des oiseaux, connaissances qu’ils partagèrent avec Jonas.

Jonas fut offusqué par le commentaire du nain et lui répondit. « N’insultez pas les taupes ou ça ira mal pour vous»

Le nain eut une moue de dégoût. « Vous me menacez? Et s’il apprenait que vous aviez perdu le colis? »

Jonas balbutia. « Je ne l’ai pas perdu. il était là, il y a une nuit de cela. Je l’aurais moi-même mangé, mais il était promis, il avait l’air si bon, à moins que…»

« À moins que quoi?»

« Rien », mentit Jonas, ne voulant pas révéler ses pensées.

Le nain foudroya Jonas du regard… « Dites-le moi avant que j’informe notre maître de vos désirs de voler son repas…. Il ne faudrait pas le rendre de mauvaise humeur, déjà que Karel, son grand homme de main s’est fait capturer à Skyhigh. »

Jonas répondit d’un ton sarcastique . « Karel s’est fait capturé! Je le savais! Quelle déception.»

« Vous avez une semaine, pour trouver ce qui s’est passé ou encore trouver une offrande pouvant faire guise de remplacement, sinon je raconterai ce qui s’est passé et vous, comme Karel, serez probablement exécuté et ce malgré la grande amitié qui nous unit…»

C’est ça… Arranges-toi, maintenant que Karel a informé les aviaires de notre plan. Pensa Jonas.

Jonas et le nain retournèrent à l’auberge où ils songeaient à interroger les invités à propos des évènements mystérieux entourant l’ouverture du coffre.

***

Pendant ce temps, les autres invités savourèrent un bouilli composé de patates, de carottes, de chou, de navets, d’oignons et d’haricots en buvant de la bière et du cidre. Le goût acidulé de la bière et du cidre inondait leur papille gustative alors que les patates et carottes croustillantes baignées dans la sauce à l’ail se défaisait au simple contact des dents.

Les convives en redemandaient toujours plus sans se douter des problèmes qui les attendaient. Ils se trouvaient donc en état d’ébriété lorsque les deux complotistes entrèrent dans l’auberge. Le tenancier se dirigea à nouveau derrière le comptoir, en faisant mine de rien alors que Jonas alla s’asseoir à la table 6 près d’Oak et Willow pour nouer une certaine amitié avec eux.

Qu’est-ce qu’il nous veut tout d’un coup ? Serait-ce pour l’oiseau…

Le marchand amorça un jeu à base d’alcool afin de confronter de manière indirecte les deux protagonistes : « Et si on jouait aux dés de la vérité?».

Ah, il veut jouer aux dés de la vérité !... C’est une occasion en or de l’interroger. Il pourra pas me mentir…

Oak sourit à pleine dentes au marchand.

« Parfait, jouons aux dés de la vérité»

« Parfait» répondit Willow avant de se lever.

Le marchand se tourna alors vers le nain et cria.

« Tenancier, allez me chercher deux dés.»

Willow s’approcha de la table 5 et s’agrippa à une chaise.

«Hic,hic, nous cherchons un joueur pour une partie de dés de la vérité ».

Une dizaine d’invités se tournèrent vers Willow puis discutèrent à voix basse jusqu’à ce que l’un d’eux lui fasse un clin d’œil.

« Je vais me joindre à vous, il n’y a rien de moins qu’une bonne partie de dé pour égayer sa journée, cela me rend bien content. »

Ils s’assirent à la table 5 et le tenancier revint avec deux dés qu’il posa sur la table. « Le jeu peut commencer »

« Lancez vos dés»!

Chaque joueur lança leurs dés et Willow emporta la manche avec un 12.

«Willow est le porteur de vérité pour ce tour»,

Willow posa ses mains sur la table et regarda Jonas droit dans les yeux.

« Quand vous avez parlé de vous promener sur les chemins les moins fréquentés, que vouliez-vous dire par cela, marchand? N’oubliez pas que vous êtes sous serment.»

Le marchand prit une voix cassée.

« Ah, j’ai tendance à faire de la contrebande de certaines choses».

« Quelles choses?»

« Vous ne pouvez pas poser une question supplémentaire par tour, cela est contre le règlement.» dit le tenancier nain d’un ton sérieux.

Bonne question Willow… tu lui mets de la pression.

Jonas remporta la seconde ronde et posa lui-même une question à Willow:

«Que pensez-vous de notre cher Roi Xidor Cèdre?»

Willow fixa Jonas sans flancher…

«Je crois que c’est un roi juste qui a su nous aider durant nos heures les plus sombres, en châtiant les dévoreurs de chair comme stipulé dans la légende du grand Xidor Cèdre» dit-t-il n’hésitant pas à mentir.

Le commerçant resta calme et fit mine de rien même s’il bouillait à l’intérieur. Son visage demeura impassible.

A-t-il osé me mentir en pleine figure et dénigrer mon employeur alors même qu’il était sous serment?

Le jeu continua et le commerçant gagna une seconde fois.

Il dit d’une voix pleine d’assurance, ses mains s’agitant en l’air.

« Lorsque vous vous êtes assis à l’arrière de mon carrosse, avez-vous trouvé un coffre à l’intérieur de celui-ci, si oui, qu’en avez-vous fait?»

Willow dit d’un ton ricaneur, en se moquant de lui.

« Oui, nous l’avons trouvé ouvert et vide, il semble que vous aimez transporter des choses ouvertes et vides!»

Jonas balança son poing sur la table, faisant trembler celle-ci et attirant les regards de tout le monde.

« Ce n’est pas vrai, je suis sûr que vous mentez, il contenait quelque chose lorsque vous avez embarqué dans mon carrosse, qu’en avez-vous fait?»

La troisième ronde commença et le tenancier nain gagna. Il décida de piéger Jonas pour le punir de son incompétence.

« Jonas, qu’y avait-il dans le coffre? Je suis curieux et vous êtes sous serment! N’oublie pas le serment qui régit ce jeu. »

«Huh… Il y avait un oiseau dans le coffre »

« Un oiseau?» s’exclama l’aubergiste, faisant mine d’être surpris. L’aubergiste commença à formuler une question «Quel?», mais fut interrompu brusquement par Jonas: «Vous devez respecter les règles du jeu ou vous devrez payer une amende de 40 floraux! Le jeu continue!».

Oak gagna la quatrième ronde.: «Pourquoi transportiez-vous un oiseau dans votre carrosse ?»

«Pour le soigner», mentit Jonas

« Dites la vérité! Vous êtes sous serment! » dit Oak, se levant brusquement de son siège pour aller empoigner Jonas par la nuque. Il le secoua violemment pendant une trentaine de secondes jusqu’à ce que celui-ci dise la vérité.

Jonas trembla, des sueurs coulant de son front.

« D’accord, je voulais le manger!»

Le son se propagea dans tout l’établissement et les 60 autres convives accoururent vers la table 5 et se mirent à encercler les deux individus. Ils fixèrent Oak puis Jonas droit dans les yeux et se mirent à crier, incités par Maple.

«Tue-le, tue-le, ce sale carnivore!».

Quoi faire ? Ils ont pas tout à fait tort en souhaitant sa mort… Mais j’suis pas un tueur…

Il prit une grande inspiration… : Je dois prendre une décision rapidement, renoncer à mes principes et survivre ou épargner Jonas et risquer d’être tué. J’ferai ni l’un ni l’autre. J’ai raison et ils ont tort. Si je sauve Jonas, il viendra de mon côté et je pourrais le questionner sur sa relation avec Xidor et le nain. Et si s’il sait où sont mes parents… Et s’il est l’un de ses gars qui vient de Monte Pico?

Oak commença son discours, la poitrine gonflée d’assurance… « Arbolarbres! On ne peut pas tuer l’un de nos congénères même si la loi stipule que le carnivorisme est passible de la peine de mort. Tuer le tueur fait de nous-mêmes un tueur. Ce n’est pas en s’abaissant au niveau du roi Xidor Cèdre qu’on arrivera à convaincre ses sbires de l’abandonner.

Il prit une grande inspiration et cria.

«On ne fera que les pousser dans la direction du mal, car ils n’y verront que leur seule option. Nous devons emprisonner Jonas et le rééduquer comme nous devons le faire avec le roi Xidor Cèdre et ses sbires.»

«Nous sommes d’accord avec ton point de vue, vous avez raison», s’exclamèrent la moitié des gardes en hochant de la tête alors que l’autre moitié, dont le capitaine Maple, affirmèrent

« Vous nous avez trahis, Oak, nous irons sur notre propre voie et punirons cet infâme roi Arbolarbre. Nous vous punirons également pour avoir refusé d’adhérer aux codes les plus fondamentaux de notre société. Nous partirons demain à l’aube et nous nous rencontrerons la prochaine fois en tant qu’ennemi. Le prince Atord ne tolérera pas votre affront.»

Ils montèrent se coucher au 5e étage, laissant Oak, Willow, leurs partisans ainsi que le tavernier nain et Jonas seul à leur table.

«Wow, mais quel discours, vous m’avez épatée, j’adore votre vision et je déciderai de vous suivre dans votre quête de reconstruction de la société Arbolarbre. J’étais moi-même secrètement carnivore et un disciple du monarque, mais vous m’avez montré une voie alternative. Vous pouvez séjourner dans mon auberge gratuitement.» dit l’aubergiste.

« Merci de m’avoir sauvé la vie, je vous serai éternellement reconnaissant, moi aussi, je vais renoncer à mon comportement carnivore, sachez que vous pouvez utiliser mon carrosse gratuitement. Il se fait tard et nous avons bien mangé et bien bu, il serait temps d’aller tous dormir, à demain.»

« Non… Pas tout de suite !» dit Oak, en frappant la tête de son poing.

« Quoi !» dirent les deux hommes apeurés.

Il clama d’un ton sec.

« J’t’ai sauvé Jonas, alors dis-moi ta relation avec le nain. Il devait t’aider à remettre l’oiseau à Xidor?

« Oui, il devait m’aider… les aviaires capturés doivent être amené aux différents points de ravitaillement où des aubergistes fidèles à Xidor travaille. Bouleauville en est un.»

« Quels sont les autres points ?»

Jonas répondit, gêné. « Il y a aussi l’auberge du Pigeon vert, sur la route vers Xidorville, l’auberge du chasseur qui se trouve plus au nord et l’auberge Montmartre à Saint-Cèdre… et bien d’autres encore..»

« Et alors. Comment qu’on fait pour les arrêter, s’il y a en a tant?» dit Oak, en grommelant de rage.

« Ils convergent tous vers un point; la cour du roi Xidor Cèdre à Xidorville… et il n’y a pas beaucoup de routes pour se rendre. »

« Alors nous devrions bloquer l’accès de ses routes pour l’empêcher de nuire?» répondit Willow, des rides d’inquiétude apparaissant sur son visage de saule noir.

« Oui nous devons bloquer celle où nous sommes qui part de Oakvalley vers Xidorville ainsi que la route du bélier qui part de Saint-Cèdre jusqu’à Xidorville. »

« Et comment savoir où bloquer en premier?» se demanda Willow.

Jonas affirma avec assurance. «Il faut suivre les pigeons voyageurs de Xidor, ils nous indiqueront le trajet des caravanes.»

Oak serra la mâchoire, sérieux et mis ses mains sur la table. « Demain, On fera pas que bloquer la route, mais on détruira les caravanes après avoir libéré les aviaires enfermés dans celles-ci.

« Oui, chef…» répondirent toutes les autres.

Willow chuchota à l’oreille de Jonas. « Oak te croit mais moi pas encore… » Il lui dit avec fermeté. « Demain, tu auras la chance de nous prouver que tu as réellement renier Xidor, ne la foire pas.»

C’est sur ces paroles lourdes de sens que se quittèrent Oak, Willow, Jonas et les autres.

Ils montèrent au cinquième étage dans leurs chambres où ils s’endormirent.

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