《L'Empire de Cendres》CHAPITRE 13 : EROL
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Il faisait déjà presque nuit quand les serviteurs de Sileo achevaient les derniers préparatifs. Appuyé sur la rambarde du premier étage, un verre de jus entre les doigts, Erol surveillait le cheval qui allait le mener à travers les plaines de Trisstiss. Là, il pourrait enfin tenter de mettre la main sur Marian et le ramener sain et sauf. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Freia lui avait donné son accord dans la journée et lui avait même fourni un revolver flambant neuf.
L’archéologue profita ensuite de son insomnie pour vagabonder dans les couloirs du cabaret. Il n’y avait rien d’autre à faire depuis que le couvre-feu avait été instauré en conséquence des dernières émeutes.
Il ne savait pas si Suzanne dormait déjà à cette heure tardive. Il ne l’avait pas revu depuis le soir où elle avait disparu. Il se promit de passer lui dire au revoir le lendemain matin même si son frère lui avait fait comprendre qu’elle travaillait beaucoup avec les livres de sa collection personnelle et son terminal.
Au détour d’un couloir, il croisa de nouveau cette femme à la magnifique chevelure blonde. Celle qu’il avait rencontrée peu avant l’arrivée de Freia et la fuite de Suzanne.
Sa tunique et ses sous-vêtements étaient transparents. Elle lui sourit. Le mauve de son baume à lèvres le laissa sur place, comme foudroyée. D’un geste de la main, elle l’invita à le rejoindre dans une salle d’où provenaient lumières et musique.
Il n’entama pas tout de suite la conversation préférant profiter du moment. La mélodie était douce, mais rythmée. Curieusement, elle copiait les battements de son cœur. Les vapeurs d’encens firent tourner la tête de l’archéologue ou bien était-ce le corps de la jeune femme entre ses mains.
« Ravie de voir que notre danse peut faire disparaître le voile de tristesse qui recouvrait vos yeux », lança-t-elle entre deux notes de musique.
Elle le fixa puis sourit.
« Besoin d’un verre ?
— Plutôt dix, enchérit Erol en jetant dans la foule les dernières gouttes de son jus.
— Cela va de soi », plaisanta-t-elle en prenant la direction du bar.
Elle le tenait par la main. Il se laissa guider.
Le barman connaissait Erol et ils purent boire à l’œil pendant le reste de la soirée. Chaque nouveau verre était ponctué d’une danse. Au milieu de la nuit, il ignorait toujours son nom.
« Mais qui êtes-vous donc ? » finit-il par demander quand minuit sonna enfin.
Ils étaient désormais allongés sur un banc de l’atrium.
« On s’en fiche. On danse ?
— Une dernière, car je commence à fatiguer. Je pars à l’aube quand les émeutiers auront cessé de flamber leurs bicoques… la stoppa Erol.
— Je ne parlais pas de cette chorégraphie. »
Montant les escaliers quatre à quatre, ils prirent la direction des appartements de l’archéologue. Puis, ils se jetèrent sur le lit.
Elle était allongée sur le dos. Sa respiration haletante faisait gonfler sa poitrine. Lui laissant sa chemise à manches longues, elle l’aida à enlever son pantalon. Sa ceinture traversa la pièce pour aller briser un vase un peu plus loin.
Erol était si alcoolisé qu’il se demanda l’espace d’une demi-seconde ce que sa partenaire pouvait bien faire avec un couteau. Lorsqu’il se ficha dans le haut de son épaule, l’adrénaline lui rendit la raison.
Il jura en bondissant hors du lit, bousculant la jeune femme qui riait, les mains sur le visage. Elle était maintenant assise sur le matelas, les jambes en tailleur.
Erol se maudit d’avoir été si stupide et se jeta sur son épée. L’alcool faussait les distances et il fut plaqué au sol avant d’avoir parcouru la moitié de la pièce. Non sans effort, il esquiva plusieurs nouveaux coups de lame. Cette dernière tailladait le bois comme du beurre. Puis, d’un coup de pied, il projeta l’assassin contre la table basse qui se brisa net.
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« Êtes-vous donc faites d’acier, Fräulein ?
— En partie. »
Elle cracha du sang.
« Qui t’envoie ? »
Il lorgna en direction de son épée. La tueuse suivit son regard.
« Je serai presque tentée de te laisser la prendre. Voir si tu t’en sers mieux que celle que tu as entre les jambes.
— Vu tout le boucan que nous faisons, je ne serai pas étonné que des hommes de Sileo fassent irruption avant que cette discussion ne se termine. »
Hélas, aucun serviteur ne vint. Erol était seul face à son adversaire.
« C’est à croire que tous les gardes de cette cité sont sourds comme des pots, fulmina-t-il en repensant à l’Université.
— Ou trop occupés avec ce qu’il se passe dehors. »
Par la fenêtre Erol put voir un incendie se déclarer près des remparts. Puis, une explosion illumina la nuit du côté du Grand Dôme. Ce soir, l’émeute tournait à la révolution.
Les yeux de l’archéologue se posèrent de nouveau furtivement vers son épée et feint une nouvelle tentative pour la récupérer. Son assaillante tomba dans le panneau et il bondit en direction de la porte. Malheureusement, le poignard siffla et vint se coincer dans le goupillon, scellant la pièce. Le coup était admirable de précision. Erol entreprit à plusieurs reprises d’ouvrir le battant, mais sans succès.
« Je me demande si la fille me donnera autant de fil à retorde.
— Et comment vas-tu faire sans ton petit surin ? »
L’assassin porta la main à sa mâchoire. D’un déclic elle la déboîta pour saisir quelque chose sous sa langue. De sa gorge, le cyborg sortit alors une nouvelle lame.
« C’est… parfaitement écœurant, fit remarquer Erol. Ne recommence plus jamais ça.
— Difficile d’apparaître menaçant quand on ne porte plus qu’une chemise en laissant le reste aux courants d’air, lança-t-elle. Sainte Maev veut la fille vivante. Toi, le Juge a dit que tu serais plus difficile à ramener, même ligoté. »
Sans plus attendre, elle se jeta sur lui, le sabre en avant. Erol para du mieux qu’il put. L’impact le déstabilisa et il trébucha sur la commode où se tenait une panière de fruit en métal. Il recula ensuite jusqu’à la terrasse. Là contre le muret de pierre, il toisait son adversaire du regard.
Soucieuse d’accomplir sa mission, la jeune femme à la chevelure blonde bondit, écartant d’un coup de pied les fauteuils que l’archéologue aurait eu du mal à bouger à deux mains. Elle frappa et le pilleur de tombe glissa, l’entraînant avec lui par les cheveux.
Suzanne, toujours sur l’ordinateur, ne dormait pas, mais avait vu deux corps à demi nus criblés d’échardes fracasser le toit de sa chambre.
Parmi eux, il y avait Erol. Le visage en sang, il grimaçait. L’archéologue ouvrit enfin les yeux après s’être redressé parmi les gravats.
« Suzanne !
— Erol, qu’est-ce que tu fais ? »
L’archéologue ne répondit pas tout de suite. Il chercha parmi les décombres, mais le nuage de poussière lui brûlait les yeux. La dépouille de l’assassin apparu au dernier moment. Une poutre lui perforait les entrailles, mais elle bougeait encore. D’un coup de poing ganté, il lui détacha la tête du corps. Celle-ci pendait désormais par quelques derniers câbles multicolores et une durite sanguinolente.
Il l’avait échappé belle. Dorénavant face à Suzanne, il se rendit soudain compte qu’il ne portait toujours que sa chemise. Le sentiment de honte qui s’emparait de l’archéologue fut interrompu par un sifflement aigu puis le fracas d’un projectile qui s’empala sur un terminal qui reposait sur le lit.
Pulvérisant les stores de bois, un nouveau carreau d’arbalète était venu se planter à quelques pouces de sa tête.
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Derrière eux, sur le toit du bâtiment en face, deux hommes bien en vue tirèrent leur épée au clair tandis qu’un troisième tentait de réarmer une curieuse baliste bricolée.
« Erol ! cria-t-elle alors que l’archéologue saisissait l’un des voiles du lit à baldaquin pour se couvrir du mieux qu’il pouvait.
— Me feriez-vous l’honneur ? » sourit-il en désignant la porte d’entrée.
Sur son épaule, le tissu blanc se gorgea de sang. Il avait finalement été touché lors du précédent combat.
Puis, il la guida à travers le dédale d’escaliers jusqu’à rejoindre sa chambre. Là un nouveau projectile fusa et passa à quelques centimètres du visage de la jeune femme qui s’empressa de le rejoindre.
« Tu es fou ! Pourquoi remontes-tu là-haut ?
— Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je suis nu comme un ver et déambuler en robe de mariée à travers la cité, de nuit qui plus est, ne fait pas partie de mes plans. »
Lorsqu’il pénétra seul dans sa chambre, leurs assaillants semblaient avoir quitté le toit. Il revêtit rapidement son pantalon puis attacha son fourreau et son holster. Son chapeau de nouveau vissé sur le crâne, il inspecta finalement le trou par lequel il avait chuté.
« Qui était cette femme, Erol ? demanda Suzanne qui l’avait rejoint sur la terrasse.
— Un mauvais coup, répondit-il plein d’ambiguïté. Ce cyborg, c’est toi qu’il ou qu’elle voulait. Et en vie…
— Cyborg ? C’est une technomancienne ?
— Non, je ne pense pas. Juste un pantin.
— L’Inquisition ?
— Bingo ! répliqua-t-il. Tu sais te servir d’un revolver ? »
Il lui tendit alors l’arme.
« Oui. Enfin, j’imagine. »
Un nouveau carreau d’arbalète vint se planter près de sa joue. Sans leur laisser le temps de respirer, ce fut rapidement une pluie de projectiles qui tomba sur eux.
Profitant d’une accalmie, ils s’engouffrèrent hors des appartements et dévalèrent de nouveau les escaliers. Furieux, Erol enfonça la porte pour atterrir sur la balustrade donnant sur la cour intérieure de l’établissement.
Tout en bas de l’atrium, le carillon de la porte d’entrée sonna et l’un des domestiques s’empressa d’aller ouvrir la poterne.
« Non ! Attendez ! » hurla Suzanne tandis qu’Erol la retint par l’épaule.
Trop tard cependant. Le mal était déjà fait. À peine le vieil homme boiteux avait-il soulevé la lourde barre de fer, qu’une quinzaine d’individus firent irruption. Le premier enfonça la lame de son épée à travers le visage de l’infortuné serviteur dégageant ainsi le passage à un nouvel assassin armé d’un fusil.
Prise cette fois-ci pour cible, Suzanne se mit à couvert entendant siffler une balle au-dessus de sa tête.
« Je pensais qu’ils me voulaient en vie ! » hurla-t-elle à Erol qui haussa ses épaules, incrédule.
Des cris résonnèrent dans la bâtisse tandis que les domestiques et les invités fuyaient dans tous les sens. Les assaillants usèrent de violence pour se frayer un chemin par les escaliers n’hésitant pas à pourfendre un pauvre garçon d’écurie qui leur barra la route.
Envoyant son corps par-dessus la rampe, un assassin monta lourdement les ultimes marches pour finalement se retrouver nez à nez avec Sileo qui avait fait irruption devant eux. Celui-ci le saisit à la gorge de son bras gauche, lui arrachant la langue et la pomme d’Adam. Se retournant ensuite vers la jeune femme, il lui hurla de fuir avec Erol dans la direction opposée.
« Il faut que nous allions aider Sileo ! » cria Suzanne.
D’un impressionnant coup de poing, le tenancier broyait maintenant le meurtrier contre le mur en brique.
De leur côté les serviteurs de l’Antre de Bacchus avaient pris les armes. À leurs côtés se battaient les clients les moins fréquentables, armés et améliorés jusqu’aux dents. L’assaut tournait à la boucherie.
« Je pense plutôt que tu devrais te mettre à l’abri ! »
De l’escalier surgissent les hommes qui les avaient précédemment ciblés depuis le toit de l’immeuble adjacent. Surpris de se retrouver en face d’Erol, le premier abattit son arbalète de bois et de fer par réflexe, mais manqua de peu son objectif.
Sileo intervint et réduisit en pièces les assaillants. Le tenancier échangea ensuite un regard avec Erol. Titubant, ce dernier était très mal en point.
« Tu as des capsules ? demanda-t-il.
— Non. Toi ?
— Dans ma poche droite. Je vais en prendre une. Emporte le reste. »
Erol fouilla dans les vêtements de son frère pendant que celui-ci arrachait l’un des barreaux d’acier du balcon pour s’en faire une arme. Il y dénicha de petites billes grises de la taille d’une groseille qu’il partagea avec Sileo. Ce dernier la croqua et fit gonfler ses muscles bioniques.
L’archéologue rangeait la drogue de combat dans son pantalon quand, pourfendant l’air, un carreau effleura le cou de son frère.
Erol lâcha un juron alors que le capitaine des gardes fit irruption à travers la grande porte. Il était accompagné d’une cohorte de soldats qui s’empressèrent de porter assistance aux défenseurs.
« Hâtez-vous de quitter les lieux, Erol. Il y a des tireurs embusqués sur toutes les charpentes du quartier. J’ai bien peur d’avoir guidé mes hommes dans un guêpier ! » cria le capitaine sur son autruche.
Déjà, le pilleur de tombe voyait des ombres se mettre en place sur les toits du bâtiment. Cinq nouveaux assassins faisaient irruption des cuisines.
« Tu viens avec nous, mon frère ? demanda Erol.
— Par les cieux Erol, tu ne ressembles à rien. »
Les deux s’échangèrent un sourire. Il était cependant vrai que l’archéologue tenait à peine debout. Son épaule n’était pas belle à voir.
« Jamais je ne quitterai cet établissement, reprit Sileo. Et puis ceux-là c’est après vous qu’ils en ont, serais-tu assez aimable de les mener ailleurs ? »
Les carreaux et les balles sifflèrent. Les soldats de la garde répondirent à l’assaut, mais beaucoup étaient déjà tombés.
« Tu as maintenant une excuse pour emmener la demoiselle en Trisstiss ! Retrouve Marian et revenez si jamais la situation se sera calmée ici ! »
Sileo avait raison. Une attaque de cette envergure ne présageait rien de bon. Rester dans la cité serait du suicide pour lui. Et Suzanne tomberait entre les mains de l’Inquisition dont il ignorait l’objectif la concernant.
« Au revoir, Sileo, merci pour tout, conclut Erol.
— Merci, Sileo, », reprit Suzanne avant de se frayer un passage à travers l’atrium où l’Inquisition avait reçu des renforts au moyen de nouveaux mercenaires.
Face à ce danger, Erol tendit l’arme à feu à Suzanne pendant qu’il leur taillait un chemin au fil de l’épée. Malheureusement, aux portes de l’écurie, six hommes d’armes firent irruption de leur cachette pour leur barrer la route. Derrière eux, un colosse à l’armure de fer vociféra des ordres qui résonnèrent dans son casque, exigeant de les mettre à mort.
Un coup de feu retentit. La tête de l’individu à la cuirasse explosa subitement couvrant la salle de sang et de cervelle. Les oreilles de l’archéologue sifflèrent et il devint sourd. Dans les mains de Suzanne, le revolver était encore fumant.
Effrayés par ce qu’il venait de voir, les vauriens prirent aussitôt la fuite avant d’être mis en joue par Suzanne. Mais celle-ci ne tira plus.
« Suzanne ! Tu… aurais… pu me… m’avertir ! vociféra l’archéologue en essayant de retrouver son ouïe.
— Erol ! Les montures ! »
L’archéologue scruta les box quand la jeune femme lui montra enfin du doigt. Leurs occupants, chevaux, bœufs et autruches avaient tous été tués afin de prévenir toute tentative d’évasion.
Plus vive d’esprit que lui, Suzanne saisit la plaque d’égout la plus proche. Erol l’aida et l’invita ensuite à descendre dans les ténèbres. Une fois la plaque remise en position ils étaient maintenant sains et saufs. Néanmoins, à défaut de trouver d’autres destriers, contraints de quitter la cité à pied et à l’aveugle. Heureusement, Suzanne avait une solution pour pallier à ce problème.
« Depuis quand tu vois dans le noir ? s’étonna Erol, les mains sur les hanches de sa guide.
Il riait de la situation. Aveugle, le voilà impuissant dans ses propres souterrains qu’il se vantait de connaître comme sa poche.
« Mon implant neuronal s’est réactivé.
— Et ?
— Et alors j’ai un système de guidage. Les égouts de la ville n’ont pas trop changé et leurs plans sont toujours accessibles.
— On t’a déjà dit que tu étais incroyable ? »
Dans le noir, il jura de l’avoir vu sourire.
Ils aboutirent après quelques minutes de marche dans un labyrinthe de salles voûtées dédiées à la culture de champignons. L’odeur de moisissure et de purin était des plus désagréable et les deux fuyards furent dans l’obligation de se masquer les voies respiratoires.
Une rivière souterraine d’immondices les mena aux limites de la cité. Cette dernière était marquée d’une plaque en pierre et du cadavre trapu d’un contrebandier empalé sur un pic à la lumière d’une bouche d’égout. L’œil unique, pas encore dévoré par la vermine, trahissait Ricine.
« Tiens donc ! Je connaissais cette belle prunelle, s’exclama Erol. Peu fréquentable. »
Suzanne dévisagea le visage émacié du corps.
« Moi aussi. Elle avait failli me renverser à cheval… »
Ils marquèrent alors une pause au pied du gibet de fortune. De l’interstice parvenaient les clameurs des émeutiers.
« Quel est le plan maintenant ? » chuchota-t-elle de peur d’attirer l’attention des passants.
Erol toussa du sang. De tout son cœur, il espérait que les pilules de Sileo feraient effet.
« La révolution va tourner à la guerre civile. La cité n’est plus sûre. Toi et moi allons chercher Marian en Trisstiss, lui expliqua Erol.
— Ensemble ? s’étonna la jeune femme.
— Avec ta vision nocturne et ton habileté au tir… tu seras loin d’être un fardeau de toute façon. »
D’un geste du menton, il désigna le revolver qu’elle tenait toujours dans sa main.
« Et comment allons-nous nous rendre en Trisstiss ? À dos d’autruche ? » demanda-t-elle en lui tendant l’arme ancrée entre ses doigts.
Il sentit une pointe d’ironie dans sa voix.
« Tu as une dent contre les autruches ? s’enquit-il.
— Non, enfin… » hésita-t-elle avant de clore le sujet.
Il n’insista pas.
« Nous trouverons de quoi nous dépanner dans l’enceinte de la faculté. Nous sommes bientôt en dessous. »
Erol esquissa un sourire. Il pensait à ce plan depuis des années.
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From The Strongest Job of Dragon Knight, To The Beginner Job Carrier, Somehow, The Heroes are Depending on Me
Axel Granz, the strongest dragon knight of them all has switched his job to become a beginner carrier. Relieved that he can finally take off his legendary dragon knight’s helmet and escape the responsibilities of an elite S-class worker, Axel eagerly starts his new, low-class job!
8 378Path of Righteousness
What do you desire? What are you afraid of? You run away from one, pursuing the other. Is that all you are? Conquer your fears. Dig to the bottom and confirm, what you really want... ...For you cannot escape suffering and death. You only have a little time. Use it wisely. Uru, a young boy with no talent for magic or fighting, sets out on a quest to become an avatar of order, the physical embodiment of righteousness, in a distant future, where control of origin energy allows people to defy physics and manipulate causality. Mocked by fate and broken by impossible dreams, all that's left is to stand in defiance to cruel existence. Because there is a Truth out there, somewhere. Singular, transcendent, eternal. What would you sacrifice for it? *** This is a fantastic sci-fi epic. It's going to blend both western and eastern traditional fantasy tropes – like might & magic and cultivation – with rational sci-fi grounded fully in reality, to produce a purely fictional fairy tale. I'd like to deliver something light-hearted and yet wholly serious. An uplifting adventure exploring the unfathomable reaches of humanity, free of indecency, with a healthy dose of humorous banter, legendary beings, and most importantly – lots of exciting, firework-filled mayhem! I've tried reading many web novels, but there's a fundamental problem with them – the eastern ones are annoyingly repetitive, superficial and morally destitute, while western ones are often dark, convoluted and profane. There's only so much one can do to filter out the bad and try to fill in the gaps with their own imagination. It's one thing to eat tasty fast food, but if it's moldy and filled with toxins, then it's not only poisonous, but also disgusting. The appreciation of beauty and higher values is disappearing at an alarming rate. Although there are throngs of talented people out there, none of them are creating what I want to witness – an inspiring battle against impossible odds, ending in absolute victory. A triumph of the spirit so overwhelming, it crushes the spectator into his seat and takes his breath away. I'm looking for a real paragon, so now I'd like to try conceiving one. *** The MC's name comes from Tolkien's Elven dictionary in Silmarillion, 'Uru' meaning 'Fire', and 'Dagnir an Uruloki' meaning 'Slayer of Dragons'. *** Note: I'm neither a native speaker, nor an aficionado of literature – I've never written anything before, and despite proficient English my literary prowess is abysmal. It therefore takes me a painful amount of effort to polish the chapters and bring them up to par. Last year I wrote and posted some on FictionPress, but I stopped since it wasn't going anywhere. The appalling amount of filth and mediocrity being peddled in all the media nowadays – a result of no conspiracy to manipulate the masses, but plain supply and demand – is no longer just the triumph of form over substance, but most worryingly corruption of the latter. Who wants to read about ideals anymore? And yet, masses flock together to gobble up perversion and depravity. That being said, I can't rule out pitiful exposure as the culprit to my failure, so I am now once again trying to increase it here, possibly for the last time. If there are still human beings present, hungry or in need of a detox after eating too much garbage, make yourselves heard, so I can see a reason to continue the story. Otherwise it's pointless – I'm not going to make fodder for the masses, and I'm most certainly not going to throw pearls before swine. I'll simply stop writing altogether.
8 220Path of the Stonebreaker
Femira spent her life stealing scraps and looting corpses just to survive another day. When she stumbles upon the chance to steal another's identity, she thinks she's found the ticket to an easy life. But she soon finds the glamour of the runewielder's hall hides as much peril as the bloodslick streets. Can she steal the greatest prize of all, the knowledge to reshape the earth, and make it out alive? Abandoned by his abusive father at the far reaches of the world, Daegan may not have the powers of his ancestors but he refuses to die in banishment. Will he make it back home in time to prevent a brewing war? ------------------- This is a gritty drama-driven, rambling tale that presents mysteries early on that the characters work to unravel throughout the story. It swings between action, drama, and sometimes some darker comedy. Warning: A whole lot of profanity, alcohol, drugs, implied violence, actual violence and mega-violence—the kind that involves knives sliding into eye sockets and brains spilling onto floors—the usual stuff, scenes of intimacy, mercenaries, pirates, lots of moral ambiguity, including a wizard that likes to make tea with the heat sucked from his victim's bodies and a heap of world-ending monsters ready to eat people. _______________ Expectations: Updates every Monday and Thursday. Chapters will be between 2,000 and 5,000 words. I'm Irish and write in "Irish English" which is to say that I don't use much of the letter "z"
8 104dreadnaught: scifi apocalypses space marine
The year is 2044, as you might imagine technology has advanced. People are people. And the world economy is still in shambles. America experienced a full financial collapse about a decade before. Riots, rebalance, and redistribution. David was 13 when the protest massacre occurred when his mother died. Of course, the world does not rotate around a teenager. Four years of business college and two good friends and a dream of developing real power armor just to cosplay as a space marine. Of course when you got millions and no real drive for anything else after two divorces. You make it happen. All David had to look forward to was his five minutes of fame as an extra to the next Halo game presentation. They expected him to wear cheap cosplay. Instead, he brought about a million dollars of gear with him. All David expected was five minutes of fame before he turns into a bachelor shut-in for the rest of his life. Instead, the Universe got an update. Witness the rise of the Order of the Free Wardens. Witness the rise of the council of races. Witness the legend of the Dreadnaught. Greetings, I am Zalex. And this is my first ‘Space Marine’ story, Some things I would like to note. All locations, weapons, unit designations, mention of franchises (under the protection of fair use laws), history, and so on is fictitious or used as reference only. Any likeness to real individuals or events or otherwise is merely coincidental. This novel has excessive language use, mild graphic and suggestive themes, mild alcohol use, and scenes of violence. You have been warned.Patreon is now up: https://www.patreon.com/user?u=3631888
8 202An Extra-Ordinary Story about Ordinary People
In a different world, a different reality, where ordinary people occasionaly have extra-ordinary powers for no particular reason, we follow a number of characters, trying their best to live in this strange yet normal world. We have our first character, a currently nameless but sentinent creature who happened to find himself in the body of a strange fungus after an unknown incident that robbed him of not only his former body but of his memory, as well. Secondly, we follow Smith, a high-standing man who doesn't even need to explain which Smith he is, on top of the world, yet human enough to meet said fungus. And thirdly, we have another nameless character, who is burdened by the ability to summon things that he doesn't want. A charming gang, who will (most likely) meet at some point. --- All and all, it's a twist on the common super-hero world, where all super-heroes have somehow dissappeared, but not the possibility for new ones. The series that feature the mushroom-dude are the 123 ones, the stories that feature Smith are the ABC ones, and the ones that feature our newest character, the summoner-dude, are the abc ones. Neat, huh? Also, just a word of warning? The 123 ones are kind wierd, and you can skip the first few chapters and go straight to the ABC ones without missing too much. But I'd rather you didn't, since i really enjoyed writing them. In ABC and abc, the format changes to a more typical form, with proper grammar and stuff. So if you dont like the 123, I'd love it if you gave the ABC a chance :^) Anyhow, I hope you enjoy it!
8 125Vox Corpis [Harmione]
Following the events of The Goblet of Fire, Harry spends the summer with the Grangers, his relationship with Hermione deepens, and he and Hermione become animagi.DISCLAIMER: THIS STORY IS NOT MINE THIS BELONGS TO MissAnnThropic. THIS IS ORIGINALLY BEEN POSTED IN FANFICTION.PORTKEY.ORG BUT THAT WEBSITE IS NOW DOWN. I AM ONLY POSTING IT HERE FOR YOU GUYS TO ENJOY IT. THIS STORY IS NOT MINE.
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